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Discours sur l'état de l'Union 2017

Actualités européennes | 14/09/2017
Jean-Claude Juncker : "Nous n'irons nulle part si nous ne profitons pas de ces vents favorables"

Le Président de la Commission européenne a prononcé le 13 septembre son discours annuel sur l'état de l'Union devant les membres du Parlement européen à Strasbourg, l’occasion pour lui de présenter les priorités de la Commission pour les 16 mois à venir et d'exposer sa vision de l’UE d'ici à 2025, sa feuille de route pour une Union plus unie, plus forte et plus démocratique.

Après avoir souligné en introduction que la situation de l’UE était moins préoccupante qu’il y a un an ("Dix ans après le déclenchement de la crise, l'Europe connaît enfin un rebond économique. Et avec lui, un regain de confiance"), Jean-Claude Juncker a tenu à remercier les dirigeants des 27 États membres qui "ont choisi de se rassembler autour de nos intérêts communs" et montré "que l'Europe peut obtenir des résultats concrets pour ses citoyens, quand et là où c'est nécessaire". Il a ensuite insisté sur les 5 thèmes suivants :

  1. Les négociations commerciales internationales : "Nous proposons d'ouvrir des négociations commerciales avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande. […] Nous ne sommes pas des partisans naïfs du libre-échange […]. C'est la raison pour laquelle nous proposons aujourd'hui un nouveau cadre sur l'examen sélectif des investissements [étrangers dans les actifs ou entreprises de l’UE jugés stratégiques]". 

  2. L’industrie : "Nous présentons aujourd'hui une nouvelle stratégie industrielle pour l'Europe qui permettra à notre industrie de rester ou de devenir le numéro un mondial en matière d'innovation, de numérisation et de décarbonisation. […] Je suis fier de notre industrie automobile. Mais je suis choqué quand clients et consommateurs sont sciemment et intentionnellement trompés".  

  3. La lutte contre le changement climatique : "Face à l'affaissement des ambitions dont font preuve les États-Unis, l'Europe va faire en sorte de rendre grande la planète qui est la patrie indivisible de l'humanité tout entière".

  4. La cybersécurité : "Les cyberattaques peuvent être plus dangereuses pour la stabilité des démocraties et des économies que les fusils et les chars". C'est pourquoi la Commission propose notamment une réforme de l’ENISA, l’Agence européenne de cybersécurité, pour mieux se défendre contre ces attaques.  

  5. Les migrations : "L'Europe est, et restera le continent de la solidarité où doivent pouvoir se réfugier ceux qui sont poursuivis pour des raisons inacceptables. […] Nous avons des frontières communes mais les États qui sont en première ligne […] ne doivent pas être les seuls responsables de leur protection". 

Jean-Claude Juncker a également souhaité fixer une orientation pour l'avenir et "présenter [sa] vision : [son] sixième scénario", en référence aux 5 scénarii du Livre blanc sur l’avenir de l’Europe publié le 1er mars par la Commission. Déclinant ses orientations autour des valeurs de l’UE, de son unité, de sa force et de la démocratie, il a notamment abordé les questions :  

  • du détachement des travailleurs ("Dans une Union où tous sont égaux, il ne peut y avoir de travailleurs de seconde classe. Quand on travaille sur un même lieu, on doit toucher le même salaire pour le même travail.") et a proposé la création d’une Autorité européenne du travail afin de renforcer la coopération entre les autorités du marché du travail ;
  • de l’État de droit : "En Europe, la force de la loi a remplacé la force des armes [...] L'état de droit n'est pas optionnel dans l'UE. C'est une obligation" ;
  • de l’Espace Schengen : "Si nous voulons renforcer la protection de nos frontières extérieures, nous devons immédiatement ouvrir l'espace Schengen à la Bulgarie et à la Roumanie. Nous devrions aussi permettre à la Croatie de devenir membre à part entière de Schengen, une fois qu'elle en remplira tous les critères" ;
  • de la zone euro : "Si nous voulons que l'euro unisse notre continent plutôt que de le diviser, il faut lui donner une autre envergure que la monnaie d'un petit club de pays. L'euro a vocation à devenir la monnaie unique de toute l'Union européenne". Un instrument d’adhésion à l’euro doit être créé pour aider les pays qui n’ont pas encore adopté la devise européenne ;
  • de l’élargissement ("Nous devons continuer d'offrir des perspectives d'élargissement crédibles aux Balkans occidentaux [...] Il est clair qu'il n'y aura pas de nouvel élargissement au cours de [ce] mandat [...] mais, par la suite, l'UE comptera plus que 27 États membres"). Quant à la Turquie, il exclut clairement son adhésion à l’UE "dans un dans un avenir proche", considérant que "depuis un certain temps, la Turquie s'éloigne à pas de géants de l'UE" ;
  • du vote à la majorité qualifiée en matière fiscale : "Je suis d'avis que nous devrions faire un pas décisif en direction d'une introduction du vote à la majorité qualifiée sur les décisions concernant l'assiette commune consolidée pour l'impôt des sociétés, la TVA, une fiscalité juste pour l'industrie numérique et la taxe sur les transactions financières" ;
  • d’un Ministre européen de l'économie et des finances "qui encourage et accompagne les réformes structurelles dans nos États membres". Cette tâche serait confiée au Commissaire européen en charge de l'économie et des finances qui serait également Président de l'Eurogroupe. Il a en revanche rejeté l’idée de doter la zone euro d’un budget et d’un parlement spécifiques considérant qu’il n’y a "pas besoin de structures parallèles  […] Le Parlement européen est le Parlement de la zone euro" ;
  • de la lutte contre le terrorisme (avec "la création d'une cellule européenne de renseignement chargée de veiller à ce que les données relatives aux terroristes et aux combattants étrangers soient automatiquement échangées entre les services de renseignement et avec la police"), de la défense ("une union européenne de la défense doit être opérationnelle d’ici à 2025. Nous en avons besoin") et d’uneUnion plus forte sur la scène internationale : "Je voudrais que les États membres examinent quelles sont les décisions de politique extérieure qui pourraient être adoptées non plus à l'unanimité, mais à la majorité qualifiée" ;
  • du "mieux légiférer" ("Nous ne devons pas agacer les citoyens européens avec des règlements qui régissent les moindres détails de leurs vies"), en annonçant la création d’une task force « Subsidiarité et proportionnalité » présidée par le Vice-président Timmermans "qui procédera à un examen très critique de tous les domaines politiques, afin d'assurer que nous agissions uniquement là où l'UE apporte une valeur ajoutée" ;
  • de la fusion de la Présidence du Conseil et de la Commission : "L'Europe fonctionnerait mieux si […] le navire européen était piloté par un plus petit nombre de capitaines [...]. Le fait d'avoir un seul président refléterait mieux la véritable nature de notre UE, à la fois comme Union d'États et comme Union de citoyens" ;
  • de la mise en place d’une liste électorale paneuropéenne pour les élections européennes de 2019 en confirmant qu’il ne se représenterait pas comme Président de la Commission mais qu’il souhaitait que le principe des candidats "têtes de liste"/Spitzenkandidat soit repris ;
  • du prochain cadre financier pluriannuel qui sera proposé par la Commission en mai 2018 : "Nous avons le choix. Soit nous contenons les ambitions de l’UE dans le cadre strict du budget actuel ; soit nous augmentons la capacité budgétaire de l’UE pour qu’elle puisse mieux répondre à ses ambitions. Je suis pour la deuxième solution". Il n’a cependant pas indiqué quelles pourraient être les nouvelles ressources propres de l’UE… 
  • de l’organisation de conventions démocratiques sur l’avenir de l’UE (telles que proposées par le Président français dans son discours à Athènes le 7 septembre) dans tous les pays européens avant les élections de 2019 ;
  • du Brexit : "Nous le regretterons toujours, vous le regretterez un jour" a prophétisé Jean-Claude Juncker s’adressant aux Britanniques. Estimant que le départ du Royaume-Uni de l’UE le 29 mars 2019 ("un moment triste et tragique") devait être bien préparé, il a également proposé aux 27 États-membres d'organiser, dès le lendemain, un Sommet européen à Sibiu sous présidence roumaine, "pour prendre les décisions nécessaires à la construction d'une Europe plus unie, plus forte et plus démocratique". 

Pour en savoir plus :

Page dédiée à l’Etat de l’Union 2017 sur le site Internet de la Commission qui permet également d’accéder à une série de fiches d'information éclairant certains points clés du discours sur :

  • L'union économique et monétaire aujourd'hui
  • Un(e) ministre européen(ne) de l’économie et des finances
  • Le service d’appui à la réforme structurelle de l’UE
  • Une autorité européenne du travail
  • Le détachement de travailleurs dans l’UE
  • Le double niveau de qualité des denrées alimentaires
  • Améliorer la réglementation
  • Le partenariat clé de l’UE avec l’Afrique
  • Le corps européen de solidarité : un an après

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