Pollution urbaine : rapport de la Cour des comptes européenne

Dans son rapport spécial sur la pollution urbaine dans l’UE publié le 15 janvier, la Cour des comptes européenne estime que la qualité de l’air s’est globalement améliorée dans les villes européennes ces dernières années mais que l’UE et ses États membres risquent ne de pas atteindre leurs objectifs de réduction de la pollution atmosphérique et sonore d’ici 2030.
Basé sur des investigations menées dans trois villes européennes (Athènes, Barcelone et Cracovie), le rapport souligne que les villes ne parviennent pas à lutter efficacement contre le bruit et la pollution de l’air. Les auditeurs attribuent notamment cette situation à la durée des procédures d’infraction (depuis l’entrée en vigueur des normes sur la qualité de l’air et le bruit au début des années 2000, la moitié des 106 procédures d’infraction engagées sont toujours en cours), à une mauvaise utilisation des fonds de l’UE par les collectivités territoriales, et aux résistances locales face aux mesures telles que les zones à faibles émissions.
Rappelant l’objectif du plan d’action « Zéro pollution » consistant à « réduire de 30 % le nombre de personnes lésées par le bruit des transports d’ici 2030 », les auteurs du rapport insistent en outre sur la difficulté d'évaluer les progrès réalisés en matière de réduction de la pollution sonore compte tenu des lacunes dans l'évaluation de cette dernière. Les insuffisances dans la cartographie du bruit privent en effet les auditeurs de données exploitables sur l'exposition des citoyens à des niveaux sonores nocifs. La Cour des comptes européenne demande donc à la Commission d’évaluer dans quelle mesure il serait possible :
- d’introduire dans la directive relative au bruit dans l’environnement, des objectifs de réduction du bruit et de définir des niveaux sonores à ne pas dépasser (à l’instar des valeurs limites en vigueur pour la pollution de l’air) ;
- d’aligner le plus possible les seuils européens de signalement d’exposition au bruit sur ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.
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