PFUE : les priorités de la Présidence française présentées au Parlement européen

Comme de coutume au début de chaque présidence tournante du Conseil de l’UE, les priorités de la France pour les six mois à venir ont été présentées aux députés européens le 19 janvier. A cette occasion, Emmanuel Macron a proposé de réactualiser les trois promesses sur lesquelles l'Europe s'est construite : la démocratie, le progrès et la paix. Dans son discours, le Président français a souligné que l’agenda de la PFUE avait pour objectif de « retrouver ensemble une Europe puissance d'avenir, c'est-à-dire une Europe apte à répondre aux défis climatiques, technologiques, numériques, mais aussi géopolitiques, une Europe indépendante en ce qu’elle se donne encore les moyens de décider pour elle-même de son avenir ».
Insistant en premier lieu sur la démocratie et l’État de droit, Emmanuel Macron a indiqué que la PFUE sera une présidence de promotion des valeurs « qui, à force d'être considérées peut-être comme des acquis, ont fini ces dernières années par se fragiliser ». Vingt ans après son adoption, la Charte des droits fondamentaux de l’UE pourrait ainsi être actualisée « pour être plus explicite sur la protection environnementale ou la reconnaissance du droit à l'avortement ».
Le président français a également plaidé pour une Europe plus sociale en souhaitant en particulier des avancées concrètes sur la réduction des inégalités salariales entre les hommes et les femmes, les droits des travailleurs des plateformes numériques ou encore des quotas de femmes dans les conseils d'administration des entreprises.
La PFUE a également « la volonté de construire une croissance économique » pour faire face au « plus grand défi du siècle », le climat, mais également au défi de la révolution numérique. En ce qui concerne la sécurité et la défense, la France souhaite progresser pour que l’Europe « retrouve la maîtrise de ses frontières et de son espace » et devienne « une puissance d'anticipation qui organise la sécurité de notre environnement ». Une nouvelle alliance avec l’Afrique ainsi qu’une nouvelle relation avec les Balkans occidentaux ont également été annoncées.
Après avoir évoqué la présence du Parlement européen à Strasbourg, le Président français a également promis de se mobiliser pour que le PE obtienne un « droit d’initiative législative » (aujourd’hui réservé à la Commission européenne) si la Conférence sur l’avenir de l’Europe - qui doit rendre ses conclusions en mai prochain - en faisait la proposition.
Si, à quelques mois de l’élection présidentielle française, le débat avec les eurodéputés a parfois pris une tournure plus nationale qu’européenne – « Nous discutons des priorités de la présidence française. Nous devons respecter cette institution » a d’ailleurs dû rappeler Roberta Metsola, la nouvelle présidente du PE élue la veille pour la seconde moitié de la législature - le Parlement européen souligne cependant dans un communiqué que « les dirigeants des groupes politiques ont majoritairement salué les priorités françaises ». Au nom de la Commission européenne, le vice-président Maroš Šefčovič a quant à lui indiqué que le partenariat stratégique avec l’Afrique, les relations avec les pays des Balkans occidentaux ainsi que la souveraineté économique et technologie européenne étaient également des priorités de la Commission pour les prochains mois.
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