L’Europe accélère sur le rail à grande vitesse
La Commission européenne a présenté, le 5 novembre, son nouveau plan d'action pour le rail à grande vitesse, visant à créer d'ici 2040 un réseau européen plus rapide, interopérable et mieux connecté. L’objectif est de rendre le train plus attractif que l’avion sur les courtes distances, en réduisant les temps de trajet (ex. : Berlin–Copenhague en 4 h au lieu de 7 h) et en renforçant la connectivité entre les grands nœuds, y compris à l’international (ex. : Paris–Lisbonne via Madrid).
Malgré une croissance de 17 % du trafic à grande vitesse depuis 2015, les infrastructures restent concentrées en Europe occidentale. La Commission veut doubler le trafic d’ici 2030 et le tripler d’ici 2050, conformément au règlement RTE-T de 2024. Pour ce faire, l’achèvement du réseau européen à grande vitesse d’ici 2040 nécessitera au moins 345 milliards d’euros d’investissements. Les États membres sont invités à aller au-delà des exigences minimales du RTE-T, notamment en développant des liaisons dépassant les 250 km/h entre capitales et grands centres urbains.
Le plan d'action pour le rail à grande vitesse repose sur quatre axes principaux :
- • Éliminer les goulets d’étranglement transfrontaliers et développer des liaisons à grande vitesse (>200 km/h).
- • Mettre en place une stratégie de financement coordonnée associant États membres, industrie et bailleurs.
- • Créer un environnement favorable à l’investissement et à l’innovation (billetterie, marché du matériel roulant, systèmes numériques européens, R&D).
- • Renforcer la gouvernance européenne et la coordination entre gestionnaires d’infrastructures.
Au-delà des gains de temps, ce plan vise à réduire lacongestion, libérer de la capacité pour le fret et les trains de nuit et soutenir l’attractivité économique et touristique des régions européennes. Une réforme de la gouvernance ferroviaire européenne est prévue pour 2026, avec un rôle élargi de l’Agence ferroviaire de l’Union européenne (ERA) dans l’autorisation du matériel roulant et le pilotage du déploiement de l’ERTMS. Enfin, un appel à innovation dédié sera lancé en 2026 pour concevoir la nouvelle génération de trains à grande vitesse européens, standardiser les technologies et renforcer la compétitivité industrielle ferroviaire européenne.
